Tu en as assez des présentations orales ennuyeuses de tes apprenant·es ? Ils et elles se sont dans doute donné du mal, mais pour ce qui est de l’originalité, on repassera : Powerpoint et Bullet points au rendez-vous, ton apprenant·e lit ce qu’il ou elle a écrit sur sa présentation. Pas génial pour noter l’expression orale !
Tout le monde s’endort, et même toi, tu dois lutter pour rester concentré·e… Et en plus il reste des coquilles, affichées en gros sur le mur, qui déclenchent chez toi des sueurs froides (et t’empêchent accessoirement de sombrer dans le sommeil).
En plus, si on fait le compte sur l’ensemble de la classe, certains exposés s’étendent en longueur (ce qui n’est pas toujours un gage de qualité), alors que d’autres se limitent au minimum syndical… Comment gérer cet écart ?
As-tu déjà entendu parler du Pecha Kucha ? Cette méthode originale qui vient du Japon est utilisée depuis 2003 déjà pour rendre les présentations plus vivantes et créatives. Même les managers l’adoptent !
Si tu ne la connais pas encore, tu vas découvrir ici de quoi il s’agit. L’imposer pour les présentations orales te permettra de mettre fin aux exposés trop longs, où tout est déjà écrit sur le document Powerpoint… et en plus avec des fautes 🙁 !
Le Pecha Kucha (qui signifie bavardage en japonais) est une méthode présentation orale inventée par deux architectes installés à Tokyo afin de lutter contre les exposés Powerpoint longs et ennuyeux. Tu sais, ces présentations avec des listes à puces interminables que le présentateur ou la présentatrice lit d’une voix monocorde !
Cela te parle ? Alors essaye le Pecha Kucha ! La méthode consiste à préparer sa présentation avec 20 images montrées pendant 20 secondes chacune, si possible sans animation et surtout sans texte (ce qui évite de lire). Elle dure ainsi 6’40’’. Cela demande un peu d’exercice, car la présentation doit bien sûr suivre le rythme des images : celles-ci doivent avoir un rapport avec ce qui est dit (le but étant de l’illustrer).
Eh bien, les raisons de l’utiliser en cours pour structure les présentations orales ou exposés des apprenant·es ne manquent pas. En voici quelques-unes.
1. Tes apprenant·es ont un temps de parole fixe
Le problème du temps de parole se trouve résolu : la présentation Pecha Kucha dure six minutes et 40 secondes. C’est clair, net et précis ! Si tes élèves te demandaient régulièrement combien de temps ils et elles devaient parler, plus de problème. 20 images projetées pendant 20 secondes chacune, le calcul est rapide.
Au moins, tu sais quel temps prévoir pour leurs présentations. Et cela élimine le risque d’avoir trop de différence entre les apprenant·es hypermotivé·es prêt·es à parler pendant des heures et ceux qui trainent des pieds… C’est plus juste et plus équitable !
2. La synthèse est obligatoire
Ce temps de parole fixe et assez court oblige à aller droit à l’essentiel, un exercice de synthèse très utile et intéressant. Il faut bien présenter l’idée à l’oral, sans se reposer sur les mots qui apparaîtront à l’écran (car il n’y aura pas de mots à l’écran). Il faut bien choisir ses images et rythmer sa présentation pour être compréhensible, voire captivant !
3. L’oral revient au centre de l’exercice
En plus, cela permet d’éviter aux apprenant·es de lire le texte écrit sur leur présentation Powerpoint. Car, très sincèrement, quoi de plus ennuyeux ? Pas étonnant que l’attention des camarades ne soit pas au rendez-vous dans ces conditions.
Et d’ailleurs, lire son Powerpoint, cela ne correspond même pas vraiment à l’exercice d’expression orale. En n’autorisant que des images, on peut se concentrer sur l’oral, le but réel de l’exercice.
4. Écoute obligatoire grâce aux images du Pecha Kucha
En plus, l’absence de texte oblige les autres à écouter : tout n’est pas écrit sur la présentation, il faut donc être attentif·ve ! L’image seule ne permet pas la compréhension. En revanche, elle permet de mieux retenir les idées présentées grâce à un document visuel qui soutient la mémoire.
5. La fin des fautes d’orthographe
Un avantage non négligeable de mon point de vue, c’est que cela élimine aussi les fautes d’orthographe énormes projetées en grand sur le tableau (je ne sais pas pour toi, mais moi, ça me fait toujours un nœud au ventre…).
Voici donc une technique japonaise très simple qui oblige les apprenant·es à structurer leur présentation orale tout en les empêchant de lire !
Alors, convaincu·e ?
Et toi, quelles sont tes astuces pour empêcher les apprenant·es de lire quand ils et elles doivent s’exprimer à l’oral ?