9 conseils pour concevoir un bon examen

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9 règles à suivre pour concevoir un bon examen

 

9 conseils pour concevoir votre examen

 

Le métier d’enseignant·e a de nombreuses facettes. La première qui vient à l’esprit, et sans doute la raison pour laquelle beaucoup d’entre eux ont choisi précisément ce métier, c’est l’aspect « soutien dans l’apprentissage » : un·e professeur·e aide ses apprenant·es à progresser dans la matière qu’il ou elle enseigne. Pourtant, dans la vie quotidienne, une bonne partie de son travail consiste à évaluer. Tu trouveras d’ailleurs dans cet article les erreurs à éviter pour une correction fiable et objective : Evaluation : 10 erreurs à éviter (62/100). Bien sûr, l’évaluation des progrès permet à l’apprenant·e de savoir s’il ou elle est sur la bonne voie. Cela l’aide à progresser, en lui montrant ce qui fonctionne… ou pas. Néanmoins, on ne peut pas nier que l’évaluation revête également une allure de « sanction ». Et c’est sans doute cet aspect sévère qui rebute de nombreux·ses professeur·es. Je voudrais cependant ici la remettre à l’honneur en tant qu’outil dans la progression, et en te donnant quelques pistes pour mieux concevoir tes épreuves d’évaluation. Car cette discipline (la conception d’épreuves) me semble quelque peu négligée dans les formations de professeurs de FLE….

 

1. Faire concorder cours et examen

En principe, le cours doit préparer les apprenant·es à l’examen. Encore une fois, l’objectif principal est, bien sûr, que les apprenant·es fassent des progrès dans la langue (ici le français), mais ce n’est pas contradictoire. Ce que je veux dire par là, c’est que les exercices que tu vas proposer dans ton examen final doivent ressembler à ceux faits en cours, afin de ne pas totalement désarçonner les apprenant·es. Il s’agit en effet de tester leurs connaissances en langue, pas leur capacité d’adaptation !

Cela signifie que tu dois savoir au début du cours à quoi l’examen final va ressembler. Tu n’es pas obligé·e de l’avoir déjà complètement préparé, mais tu dois savoir quel type d’exercices tu vas proposer, et proposer le même type d’exercice en cours, afin d’y préparer tes apprenant·es.

 

2. Tester de 3 à 5 compétences

En général, on divise les épreuves en trois, quatre, à cinq parties : compréhension écrite, compréhension orale et expression écrite, avec parfois une partie grammaire et lexique (exercices « classiques ») séparée, et parfois de l’expression orale. On a parfois la possibilité de tester cette dernière séparément, mais ce n’est pas toujours le cas. On l’évalue assez souvent lors de la participation en classe.

Bref, les compétences que tu vas tester dépendent de tes possibilités physiques (temps alloué et moyens techniques) et des contraintes de l’environnement dans lequel tu travailles : école, école de langues, université… Évidemment, pour avoir un tableau le plus complet possible du niveau d’un·e apprenant·e, mieux vaut tester le plus de compétences possibles.

 

3. Choisir les sujets en fonction des objectifs

Commence par te demander quels sont les objectifs du cours. Dégage parmi ceux-ci ceux qui te semblent les plus importants : être capable de se présenter ? raconter un événement au passé ? rédiger une dissertation ? C’est ceux-là que tu vas tester bien sûr ! Si tu veux tester les acquis du cours, tu ne vas pas chercher la petite bête mais vérifier que les choses les plus importantes ont été comprises et sont maitrisées. Eh non, on ne piège pas les apprenant·es (enfin si, sur une petite question peut-être… ;-), libre à toi !) !

 

4. Opter pour un niveau de langue simple pour les questions

On teste la compréhension par des questions sur un document sonore ou écrit. L’art de poser les bonnes questions est complexe. Mais dans tous les cas, ces questions doivent être posées dans une langue simple, correspondant à un niveau légèrement en dessous de celui que tu testes. Il s’agit en effet de tester la compréhension du document, pas celle des questions…

Elles doivent également être claires : l’apprenant·e doit pouvoir reconnaître l’information demandée. Même si les mots utilisés ne sont pas les mêmes que dans le document (pour mieux tester la compréhension), la formulation doit être précise. L’apprenant·e doit pouvoir reconnaître la réponse quand il ou elle la voit ou l’entend. Si une justification est nécessaire, cela doit être précisé.

 

5. Varier les formats de questions

Si possible, il faut varier les formats : questions ouvertes et fermées. Par questions fermées, on entend les questions à choix multiple (voir cet article sur les QCM: QCM en classe de langue : bonne idée ? (26/100)), les VRAI/FAUX (semi-ouvertes s’il faut corriger ou justifier), remettre des informations dans l’ordreattribuer des affirmations à des personnes… Les questions ouvertes exigent une réponse apportant une information.

Les personnes qui ont lu cet article ont lu également :  Les laboratoires de langues, survivants d'une ère dépassée ?

Si tu demandes de remettre des affirmations dans l’ordre, pense que dans ce cas, une erreur en entraîne automatiquement d’autres, et réfléchis à la manière dont tu vas retirer les points.

 

6. Bien prévoir le nombre de points pour chaque exercice !

En principe, tu dois prévoir un corrigé avec ce que tu attends comme réponse. Mais parfois, la créativité des apprenant·es va te surprendre. Sois préparé !

Compréhension

Si tu demandes à tes apprenants de cocher les informations correctes dans une liste, ne fais pas l’erreur de compter seulement autant de points qu’il y a d’affirmations correctes. Il te faudra plutôt attribuer des points à chaque affirmation, car ce que tu fais en réalité, c’est un vrai/faux pour chaque affirmation. Pour chacune d’entre elle, il y a deux valeurs : coché (vrai) ou non coché (faux) et donc une possibilité de point ou d’absence de point.

Grammaire

Si tu testes par exemple les pronoms objets compléments avec un exercice dans lequel tes apprenant·es doivent répondre à des questions, ne pense pas qu’il suffira de mettre ou non le point selon que le pronom soit correct ou non ! Il est possible que le bon pronom soit mal placé (et là aussi, les possibilités sont immenses : négation, temps composé, infinitif, etc.), le mauvais pronom bien placé, l’accord avec le participe passé mal réalisé, le verbe mal conjugué… Que vas-tu pénaliser et dans quelle mesure ? Même chose pour le passé composé : l’auxiliaire peut être faux, mais le participe correct ou l’inverse, l’accord peut être réalisé alors qu’il ne le devrait pas et inversement, ou la négation peut être mal placée…. Les possibilités d’erreur sont presque infinies : autant d’occasions de perdre des points ! Est-ce que tout sera pénalisé de la même manière ? Il est bon de se poser ces questions en amont, afin de ne pas se retrouver décontenancé devant sa copie…

 

7. Concevoir des épreuves authentiques

Compréhension

De nos jours, on parle beaucoup de l’approche par tâches. Mais comment intégrer l’épreuve de compréhension dans une telle approche ? C’est tout simple : imagine que ton apprenant·e doive aider un camarade comprenant encore moins bien le français que lui ! Ce/Cette camarade aura fait des hypothèses (pour les questions à choix multiple), et ton apprenant·e doit l’aider en choisissant la bonne option. Parfois, le/la camarade aura saisi une affirmation, mais ne saura pas si elle est correcte (vrai/faux). Ou alors, il/elle cherchera une information et n’aura pas trouvé la réponse (question ouverte). Et voilà une tâche authentique dans une épreuve de compréhension !

Grammaire

Pour la grammaire, tu peux encore recourir au scénario d’aide à un camarade moins avancé dans l’apprentissage, qui ne maîtrise pas encore le passé composé par exemple, etc. Ton apprenant·e devra l’aider à compléter son texte. Ou alors, il se préparera par écrit à répondre à des questions… Bref, sois inventif·ve !

 

8. Prévoir une grille d´évaluation pour l’expression (écrite ou orale)

Pour l’expression écrite, tu dois prévoir une grille d’évaluation. Tu peux t’inspirer de celle utilisée pour le DELF, mais tu peux également y ajouter des critères de correction grammaticale si tu souhaites évaluer cette compétence et que tu n’as pas de partie grammaire dans ton épreuve. Par exemple, tu peux attribuer des points à la correction des formes au passé composé, ou à l’emploi des pronoms objets compléments…

 

9. Se faire relire par un collègue pour éviter les coquilles

Si tu en as la possibilité, je te conseille fortement de te faire relire par un·e collègue afin d’éviter les coquilles, les erreurs de compte de points, les questions mal formulées et peu compréhensibles (quand on a le nez dedans, parfois, on ne voit plus les choses objectivement). Tu peux lui dire aussi ce à quoi il/elle doit faire particulièrement attention.

 

Voilà, j’espère que ces règles te seront utiles pour la conception de tes prochains examens !

 

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