Rencontre FLE de Barcelone : conférence de Monique Denyer

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Rencontre FLE de Barcelone : la conférence de Monique Denyer

 

 

Les 23 et 24 novembre 2018, j’étais à Barcelone pour la Rencontre FLE organisée par les Editions Maisons des Langues (EMDL). Vous en trouverez le programme ici. Je m’étais promis d’en faire un compte-rendu, et je commence par la fin : la conférence de Monique Denyer : Entre talents connus et insoupçonnés. Vous pourrez écouter son interview dès ce vendredi en podcast sur votre application préférée et sur ce site.

Si vous souhaitez écouter vous-même la conférence, celle-ci se trouve sur l’espace virtuel des EMDL (avec un abonnement toutefois). Et si cela vous donne envie de participer vous-même à une Rencontre FLE, j’animerai un atelier à celle qui aura lieu le 6 avril à Fribourg. Vous trouverez toutes les informations ici : https://www.emdl.fr/fle/formations/rencontres-fle/archive/rencontre-fle-fribourg-2019 

 

Entre talents connus et insoupçonnés

La culture (et la lecture) : une approche actionnelle ?

 

 

« prendre sérieusement en considération ce qu’ils disent. »

J.-C. Beacco

 

Nos talents connus :

  • l’approche actionnelle
  • la construction inductive de la grammaire

Une tâche présente une situation contextualisée, problématique, et elle a un but.

La question centrale de la conférence : qu’est-ce que le contexte ?

Nos talents cachés :

  • la culture
  • la lecture
  • le lexique

Monique Denyer veut créer une synergie entre culture et lecture. En remettant le sens des textes au centre du cours, nous y remettrons de la culture, c’est pourquoi la conférence s’articule en deux parties, culture et lecture.

 

La culture

 

Civilisation ou culture ?

La civilisation consiste en des notions fournies par le professeur et que les apprenants doivent restituer. Or, les cultures sont devenues plurielles et labiles, comme le remarque Martine Abdallah-Pretceille. Il est ainsi devenu impossible d’en dresser des listes. Le faire nous fait courir plusieurs risques : les fossilisations, les généralisations et les folklorisations (traitement en surface de la culture).

 

Pourquoi les cultures sont-elles devenues plurielles et labiles ?

A Bruxelles, 140 langues sont pratiquées. La culture devient un melting-pot individuel : chacun choisit ce qu’il apprécie et ce qu’il préfère laisser de côté dans les différentes cultures qui l’entourent.

Il nous faut donc désormais pousser nos apprenants à faire leur « marché » et à choisir ce qu’ils veulent adopter ou rejeter.

 

Qu’en est-il de la culture à l’heure actuelle ?

Dans les manuels, la culture est souvent traitée à la fin de l’unité, via des textes d’un niveau plus élevé que le reste de l’unité. C’est ce qu’elle appelle le « croupion » culturel. Mais qu’en faire ? Souvent, à la fin de l’unité, le professeur et les élèves en ont assez, et passent à l’unité suivante sans regarder ces pages.

 

Conséquences sur l’enseignement

Quelles sont les conséquences de notre focalisation sur les contenus linguistiques ? Le texte n’est plus qu’un prétexte. Il sert avant tout à faire de la grammaire et on le choisit en fonction des objectifs linguistiques. Son sens n’est plus pris en compte, son contenu est ignoré.

 

Alors, comment enseigner la culture ?

Comme « les cultures sont véhiculées par des individus et ne peuvent s’exprimer que par leur intermédiaire » (Linton), nous devons donc pousser nos apprenants à s’exprimer sur leurs cultures.

La compétence interculturelle consiste en la « capacité de faire l’expérience de l’altérité culturelle et d’analyser celle-ci. » (d’après le Guide pour le développement et la mise en œuvre de curriculums plurilingues et interculturels). Cette expérience peut consister en un bain direct, ou en une immersion virtuelle passant par un texte. D’où l’insistance de Monique Denyer sur la lecture.

 

La lecture

 

Types de lecture

Il existe trois types de lecture :

  • pour avoir une idée générale
  • pour avoir une information précise
  • pour tout comprendre

Et nous nous focalisons trop sur le dernier type.

 

Monique Denyer propose une liste de stratégies de lectures que nous pouvons transmettre aux apprenants.

 

Acquisition de la compétence culturelle

Comme pour la grammaire, l’acquisition passe par une réflexion sur la culture d’origine, vis-à-vis de laquelle les apprenants peuvent alors prendre du recul pour la questionner et l’analyser. Ils découvrent leur propre culture en se confrontant à l’étranger. Ils acquièrent la deuxième capacité visée par la compétence. Ils peuvent alors se positionner affectivement, car ce qui touche à la culture est affectif.

 

Exemple concret (extrait du manuel Défi) : la famille

Après avoir découvert les différents types de couples à travers un texte (au sens large, il s’agit plutôt d’un document imagé), les apprenants doivent parler de leur propre entourage : non seulement ils réutilisent le vocabulaire, mais ils prennent conscience de leur situation personnelle.

 

Conclusion

C’est ce qu’on fait quand on prépare un voyage !

On commence par se demander en feuilletant le guide de voyage :

  1. Qu’est-ce que je sais ? / Qu’est-ce que je ne sais pas ?
  2. Qu’est-ce que je veux aller / ne pas aller voir ?

La construction des manuels ne doit plus se faire uniquement en fonction des contenus linguistiques mais aussi du contenu, de la culture. C’est un défi !

 

J’espère que le résumé de cette conférence vous aura plu. Si, n’hésitez pas à écouter l’interview ce vendredi !

Si l’interculturalité vos intéresse, faites-en moi part dans les commentaires, j’en posterai davantage sur le sujet !

 

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